vendredi 10 mars 2017

Les mystères de Winterthurn - Joyce Carol Oates


Un extraordinaire roman



L'histoire se passe dans la petite ville de Winterthurn, à la fin du 19ème siècle, aux Etats-Unis.

Mais je laisse l'éditeur présenter son roman: 


Citation:
Présentation de l'éditeur
À la fin du xixe siècle, au manoir de Glen Mawr situé dans la ville de Winterthurn à l’est des États-Unis, vit l’étrange famille Kilgarvan, composée de trois filles : Georgina, l’aînée, appelée la « nonne bleue », et ses deux demi-soeurs qu’elle élève seule, la sage et studieuse Thérèse et la jolie et fantasque Perdita. À l’aube d’une journée de mai, Georgina s’en va en ville acheter cinquante livres de chaux vive. Peu après, on retrouvera le bébé de sa cousine Abigaïl, venue quelques jours en visite, égorgé près du lit de la mère.
Douze ans plus tard, cinq jeunes filles sont retrouvées mortes, atrocement mutilées, près de Winterthurn. Et, douze ans plus tard encore, c’est le pasteur, sa mère et une de ses paroissiennes qui sont sauvagement assassinés à coups de hache. Chaque fois, la clé de ces mystères épouvantables va être la même : jusqu’où ose aller une femme amoureuse ?
Xavier Kilgarvan mène les trois enquêtes avec verve et passion et met toute sa vie dans la résolution de ces crimes. Et l’on suit avec délice les façons de la société du tournant du siècle avec tout ce qu’elle a de suranné et d’hypocrite à force de bienséance.

En fait, si j'avais opté pour un résumé plus personnel, j'aurais mis l'accent sur la petite ville étriquée, aux idées bien rétrogrades et à l'hypocrisie sociale bien affirmée et qui remplit merveilleusement bien son rôle de décor étouffant et même angoissant. J''aurais sans doute aussi présenté la curieuse, que dis-je, effrayante famille Kilgarvan qui n'a d'ailleurs rien à envier à la famille Adams. J'aurais également précisé que trois meurtres horribles, sanglants et même étranges allaient secouer la tranquillité apparente de cette petite ville bien-pensante. Mais je serais allée plus loin. J'aurais suggéré que les mystères de Wintherturn n'avaient peut-être rien d'humain, ou alors que l'auteur distillait soigneusement ses informations, si soigneusement et de façon si mesurée, voire avec tant de parcimonie, qu'on en était souvent à se demander si les quelques apparitions ou effets de brouillard avaient quelque chose à voir avec cette insidieuse et parfois malsaine violence. 


J'aurais également précisé que les trois mystères auxquels le jeune Xavier Kilgaran allait se frotter étaient à la fois étrangers les uns aux autres et pourtant interdépendants... 
Ah ! je ne vous ai pas parlé de Xavier Kilgaran ?.....Ah mais c'est qu'il est pourtant au centre des trois récits, tout comme tous les personnages de cette ville si tranquille en apparence...Il va s'employer - Sherlock Holmes moderne - à dénouer les noeuds d'un écheveau bien compliqué. 
Mais ce n'est pas moi qui ai été chargée de vous résumer l'intrigue ! J'ai laissé ce soin à l'éditeur! 


Mon opinion : 

J'ai adoré ! 
Et pourtant....J'avais quelques inquiétudes ! 
Déjà, quand j'ai ouvert le roman et commencé l'histoire, je me suis demandé avec horreur si je n'étais pas tombée sur la soeur jumelle de Jane Austen ! Si, si ! Vous avez bien lu ! 
C'est que le style de la dame, l'univers un peu étouffant de cette petite ville, les traditions bourgeoises étriquées et conventionnelles, tout cela ressemblait dans mes souvenirs à ce que j'avais retenu d'Austen. Jugez de mon angoisse ! 
Mais que nenni ! Dame Joyce Carol Oates m'a réconciliée avec l'écriture féminine. Dieu que cette dame écrit bien ! Ses phrases sont ciselées, insidieuses, et résonnent au plus profond de votre inconscient. Et elle sait admirablement tout dire et ne rien dire, à tel point que bien souvent, quand vous aurez terminé la lecture des trois mystères, vous serez bien obligés de vous interroger et de vous demander si vous connaissez réellement les coupables ou le coupable... Impossible, parfois, de trancher tant l'auteur excelle dans cet art d'emmener le lecteur sur des pistes qui ressemblent d'abord à des avenues et qui s'effacent progressivement pour l'abandonner en pleine campagne. 
Je n'en dirai pas plus, sinon que ce fut une extraordinaire découverte puisque je ne connaissais pas cet auteur et que je suis bien décidée à creuser le sujet et à me précipiter sur ses autres romans.

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire