Si vous n'avez pas peur de Dame Nature.... Résumé :
Nous sommes dans le futur de la Terre, un futur où le soleil est moribond, un
futur où les Hommes ne sont plus qu’une poignée, répartis en clans minuscules
vivant dans l’immense jungle qui recouvre la Terre. Une jungle où les
végétaux sont tout puissants, féroces et très dangereux. Une jungle qui veut
avant tout survivre et qui est prête à tout pour étendre son hégémonie.
Gren, un enfant-homme, exclu de son clan, va partir à la découverte de ce
monde. Il va faire des rencontres, de bonnes rencontres, mais aussi de très
mauvaises rencontres, évidemment…Mais il va surtout partir à la découverte de
ce monde et de ses secrets.
Mon opinion :
Un livre extraordinaire que j’ai dévoré ou plutôt dégusté le plus lentement
possible pour ne pas en épuiser la magie.
J’ai longtemps attendu un auteur de Science-fiction qui ait cette
imagination, cette richesse et cette impétuosité dans le délire et dans
l’écriture. Le fait qu’il ait écrit ce roman en 1962 n’est sans doute pas
étranger à ce foisonnement de trouvailles toutes plus folles et plus
délirantes les unes que les autres. En effet, il y a dans la SF des années 60
un esprit bien plus imaginatif, bien moins pollué par le désir d'adapter à tout prix au cinéma qu’à notre époque. (Ce n’est que mon
avis, bien sûr….) Et Brian Aldiss s’est bien amusé avec ce monde à la fois
baroque, terriblement dangereux et jouissif. Un monde dans lequel on n’aurait
certes pas envie de vivre, un enfer végétal où la flore est toute puissante,
cruelle, intelligente et…affamée.
Un petit extrait:
Deux rayonnaires, comprenez deux créatures volantes, mi-oiseaux, mi-plantes,
se battent en plein vol et s’écrasent dans la forêt. Admirez la réactivité de
la flore…..
Quelques exemples des trouvailles d’Aldiss :
Ma préférée : Des travertoises, sortes d’araignées végétales, un peu
stupides, peu réceptives à la douleur, mais longues de 1 kilomètre et qui
s’élèvent dans l’espace, de la terre à la lune, à l’aide de longs filins
qu’elles tressent elles-mêmes. Elles ont terra-formé la lune grâce à une
curieuse capacité à expectorer des bulles d’oxygène et aussi grâce à leurs
cadavres qui en pourrissant ont nourri le sol lunaire. Elles font bien
d’autres choses….
Les assassaules, mot-valise, qui sont des saules qui se sont adaptés et qui
ont désormais la capacité d’attaquer et de se nourrir d’à peu près tout, y
compris des imprudents qui passent à portée de leurs longs tentacules.
Les plantoiselles, mi-plantes, mi-oiseaux, des créatures volantes donc,
gigantesques, qui sont très stupides et qui ont un long appendice qu’elles
utilisent pour aspirer la boue du sol.
Le figuier banian, un arbre qui existe réellement dans notre univers, mais
qui, sur cette terre futuriste, s’est développé intelligemment, en colonisant
presque tous les continents, sa seule limite ayant été les océans, et qui est
devenu le banian unique de la planète, abritant ainsi une foule de créatures,
y compris le clan des « humains »...
Et si vous avez peur, n’allez surtout pas vous abriter à l’intérieur du tronc creux d’un arbre. Au matin, vous vous rendriez compte que vous êtes dans un ormentraille et qu’il s’est refermé sur vous, son intention étant évidemment de vous digérer !
Voulez-vous savoir de quoi est capable la descendante de la morille. Mhmmm
?...... Vous risquez de ne plus jamais en manger….
Enfin, ce monde est riche, rempli de créatures époustouflantes qui défient
l’imagination. Les personnages ? Je ne les ai pas trouvés si attachants que
cela, mais je crois que le vrai héros de ce roman, c’est le monde vert, non
les humains. Ceci explique peut-être l’indifférence que l’on ressent face aux
nombreuses avanies qui s’abattent sur les humains qui seront ou déchiquetés
ou emportés sauvagement par des créatures dantesques. Ceci dit, certains
survivront. Et la fin du roman n’est pas décevante, loin de là.
A dévorer, donc ! |
dimanche 5 mars 2017
Le Monde Vert - Brian Aldiss
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