mercredi 25 juillet 2018

L'Orphelin de Perdide - Stefan Wul

Un tout petit roman, de la SF d'antan




Je vous ai mis cette première de couverture parce que je la trouve craquante. 

Résumé:

Sur Perdide, un homme épuisé court. Il est accompagné de son fils, le petit Claudi qui a tout juste quatre ans et qui a surtout envie de jouer. Mais le père est anxieux et se retourne souvent. Il sait qu'il va mourir et veut sauver le petit Claudi. C'est pour cette raison qu'il lance un ultime appel à Max, le Grand Max, comme on le surnomme, pour qu'il vienne sauver son fils. 
Le Grand Max est un homme mystérieux, intelligent, cynique, bel homme de surcroît, un peu contrebandier, l'archétype de l'aventurier au grand cœur, et il est dans son astronef à des années-lumière de là lorsqu'il entend l'appel de son ami. Il est trop tard pour sauver le père, mais peut-être peut-il sauver le fils qu'il s'agit de préserver des terribles dangers que recèle la planète. 
Alors une course s'engage, une course contre la montre qui va réunir des hommes et une femme, des amis et quelques ennemis. L'issue de cette course sera spectaculaire. 

Mon opinion : 

J'ai a-do-ré !  
C'est un tout petit roman de 150 pages qui se lit d'une traite en deux heures. Il est captivant. Il y a de l'action, de la haine, de l'amour, de l'abnégation, des créatures et beaucoup de simplicité. Et la fin est très étonnante, voire un peu tortueuse 
C'est de la science-fiction des années 50 - 60 puisque le roman a été écrit en 1958. C'est assez naïf, peut-être basique diront ceux qui encensent les auteurs actuels, mais moi j'y ai trouvé tout ce que j'aime: des planètes mystérieuses, des créatures bizarres, pas trop de complications politiques ou historico-sociologiques, pas de grandes guerres et finalement peu d'intrigues secondaires. Mais on se laisse emporter. On tremble pour le petit Claudi et on aime même les méchants pas si méchants que ça. 
Evidemment, ce n'est pas Dune. Encore qu'un certain passage dans les souterrains d'une planète inhospitalière et une certaine créature aient éveillé dans ma mémoire quelques souvenirs de Dune, justement, et même aussi de Star War, mais je n'en dirai pas plus. Je suis sûre que vous y penserez aussi. De là à imaginer que Frank Herbert ait lu Wul avant de publier Dune en 1965.....ou que George Lucas y ait jeté un oeil... 
Enfin, puisqu'on parle cinéma, ajoutons il y a une adaptation cinématographique de L'Orphelin de PerdideLes Maîtres du temps, film d'animation, semble-t-il de René Laloux avec des dessins de Mœbius. 
Stephan Wul est un auteur français disparu en 2003. Il est notamment l'auteur de Oms en série publié en 1957 qui est peut-être plus connu et qui a aussi fait l'objet d'un film d'animation. Vous vous souvenez peut-être de cette image d'extraterrestre tenant un petit homme dans la main... 

Lisez L'Orphelin de Perdide, vous ne le regretterez pas!


Les Amours jaunes - Tristan Corbière

Un peu de poésie....




Tristan Corbière n'est pas assez à l'honneur pourtant, c'est un grand poète.
On peut le considérer comme un poète régionaliste puisqu'il a peu quitté sa Bretagne natale et qu'il s'est plu à peindre la vie des matelots...Mais pas uniquement.
Tristan Corbière est avant tout un être qui a souffert physiquement et moralement, à cause de la notoriété de son père qui lui faisait de l'ombre, à cause de l'image qu'il avait de lui et de son absence de beauté, à cause de ses maladies. Tristan Corbière est aussi un amoureux transi qui a eu la malchance d'aimer une femme qui n'était pas pour lui et qui s'est un peu jouée de lui, semble-t-il. Or toute cette souffrance va déboucher sur un recueil unique mais oh combien attachant: Les Amours jaunes, "Jaunes" comme le rire jaune, comme la trahison.
Tout devient drôle sous la plume de Tristan Corbière, même l'abandon, même la mort...A lire!

Mon poème préféré : 

Sonnet à Sir Bob

Chien de femme légère, braque anglais pur sang. 



Beau chien, quand je te vois caresser ta maîtresse,
Je grogne malgré moi - pourquoi ? - Tu n'en sais rien...
- Ah, c'est que moi - vois-tu - jamais je ne caresse,
Je n'ai pas de maîtresse, et... ne suis pas beau chien.


- Bob ! Bob ! - Oh ! le fier nom à hurler d'allégresse !...
Si je m'appelais Bob... Elle dit Bob si bien !...
Mais moi je ne suis pas pur sang. - Par maladresse,
On m'a fait braque aussi... mâtiné de chrétien.


- Ô Bob ! nous changerons, à la métempsycose :
Prends mon sonnet, moi ta sonnette à faveur rose ;
Toi ma peau, moi ton poil - avec puces ou non...


Et je serai Sir Bob - Son seul amour fidèle !
Je mordrai les roquets, elle me mordrait, Elle !...
Et j'aurai le collier portant Son petit nom.

 


Alors pour la petite histoire, Tristan Corbière était fou amoureux d'une dame qui vivait déjà avec quelqu'un. Ce quelqu'un était un noble bien sous tous rapports alors que Tristan était très laid, malade, et plaisait peu aux dames et encore moins à LA dame. 
Mais il ne se décourage pas: il accompagne le couple en vacances, il le promène sur son bateau (il est un excellent marin) et il écrit des poèmes pour la dame en question dans lesquels il lui crie son amour, dans lesquels il la malmène un peu aussi. 
Ce poème est un exemple très drôle. Il dédie le poème à un chien, au chien de la dame de son cœur, et il fait mine d'être jaloux du chien, lui enviant les caresses que la dame lui procure. Déjà c'est drôle. Mais ça l'est plus encore quand on sait que le chien...c'est un avatar du monsieur noble en question! 
Bien joué, non?


Sire Cédric - L'enfant des cimetières

Un roman très noir




Résumé:

David, journaliste et photographe, accompagne sa collègue Aurore sur les lieux d'un drame atroce: un homme, pris de folie, a tué toute sa famille. Les deux journalistes, avides de gloire, n'hésiteront pas à prendre des clichés choquants de la tragédie et même à enquêter. 

Kristel, la compagne peintre de David, ne cautionne pas ce voyeurisme à outrance et essaie de raisonner son compagnon. 
Mais la série de meurtres s'emballe et prend une ampleur très étrange: un enfant, Nathaniel, surnommé l'enfant des cimetières n'est pas étranger à ce déchaînement de violence. C'est du moins ce qui se murmure. Alors, légende urbaine ou réalité démoniaque ? 
Un commandant de police, le commandant Vauvert, aura aussi un rôle à jouer dans cette sombre et sanglante histoire. 

Mon opinion :

Autant vous dire tout de suite que j'ai eu des difficultés à terminer le roman. Et ceci, malgré les avis dithyrambiques des aficionados de la Dame à cheval... 
Tout d'abord, c'est un roman qui commence comme un roman fantastique. Jusque-là, c'est plutôt sympathique, me suis-je dit. Je l'avais d'ailleurs commencé pour ça. Mais rapidement, on glisse dans le thriller, le policier à la Chattam. Tueur en série, psychopathe ou sociopathe, crimes ultra violents, détails macabres à la limite du soutenable, excessive violence, voilà ce qui semble constituer la recette d'un bon polar pour Sire Cédric. 
Oui mais voilà, je n'aime pas les thrillers sanguinolents et je n'étais pas vraiment préparée à tout cet excès d'hémoglobine, de scalpels qui tailladent, de tortures sadiques, moi qui souhaitais lire un bon petit roman fantastique. 
Alors, je me suis dit : "Je laisse tomber". 
Et puis, évidemment, j'ai voulu connaître la fin.... 
Et la fin, je vous le dis tout de suite, elle verse dans le rocambolesque. Et pourtant, elle est fantastique. 
Alors, je vous entends déjà : "Ben tu l'as eu, ton roman fantastique ! " 
Oui, mais je n'en demandais pas tant. Je n'en dis pas plus, vous comprendrez. 
Reste que je n'aime pas le mélange des genres : Un thriller mâtiné de roman satanique.... 
Mais je ne vais pas vous le déconseiller car je suppose que c'est un roman qui peut plaire aux amateurs du genre, et, effectivement, si vous aimez les histoires déjantées, violentes, où rodent des tueurs en série pervers et autres créatures sataniques, avec des policiers bougons et forts en gueule et des meurtres "sanglants" (et c'est un euphémisme), alors ce roman est pour vous. 
Mais pour les âmes sensibles dont je ne croyais pas faire partie, je vous mets en garde: pour la première fois de ma vie, j'ai fait un vrai cauchemar à cause d'un roman qui n'a pas obtenu le prix Masterton indûment ! 


Enjoy !

Les Pouvoirs perdus, tome 1 : Glenravenne - Marion Zimmer Bradley

Un chouette roman de fantasy !


Le résumé:

Deux amies d'enfance, JayJay et Sophie, décident d'oublier leurs déceptions sentimentales, leur chagrin et leurs vies médiocres et partent en vacances dans un pays mystérieux: la Glenravenne. 
En fait, ce pays n'existe pas, ou plutôt il n'est pas de notre monde. C'est JayJay qui, un jour de désespoir, a poussé la porte de sa librairie habituelle et a été littéralement hypnotisée par un guide de voyage qui promettait le plus merveilleux des périples en Glenravenne. Elle a surmonté les réticences du libraire qui, tout pâle, insistait pour lui vendre un guide de l'Italie et s'est ouverte de son projet de voyage à son amie Sophie qui s'est, elle aussi et contre son gré, sentie obligée de partir sur le champ pour la Glenravenne avec JayJay. 
Mais ce pays est magique et dominé par une abominable magicienne,  Aidris Alakan, qui soumet tous ses habitants à ses désirs les plus sanguinaires.
Pourquoi la Glenravenne a-t-elle choisi JayJay et Sophie pour ce voyage périlleux?


Mon opinion :

J'ai adoré.
J'ai passé de très bons moments avec les deux héroïnes, comme la contrée les appelle, et aussi avec les personnages les plus étranges ou les plus cruels. 

Imaginez un peu: on voyage d'abord en bicyclette à travers des chemins de montagne et on franchit une sorte de tunnel qui vous emmène dans un pays moyenâgeux; là, on est obligé de troquer sa bicyclette contre un cheval parce que dans ce pays, le monde moderne n'a pas sa place; à peine arrivé, on rencontre des créatures-chiens qui parlent, ont jadis formé tout un peuple et qui peuvent aussi avoir des pouvoirs magiques. On côtoie des créatures ailées assez proches des fées, des Machnans qui semblent les cousins des humains, les pouvoirs magiques en plus, des Kins, des Alfkindirs, d'horribles Warrags... et tout ce petit monde n'a qu'un but plus ou moins louable: s'emparer des deux héroïnes. Certains, pour de sombres desseins, d'autres pour sauver la contrée. 
C'est dire si mon goût pour les créatures étranges, les mondes pittoresques a été satisfait. 
Alors comme dans tous les romans de ce type, il y a une quête, des batailles sanglantes, de la magie, des victoires et des défaites et....encore de la magie!
Une bonne recette pour passer un excellent moment. 



La bonne nouvelle, c'est qu'il y a une suite: La faille entre les mondes. Miam !