jeudi 25 février 2021

Les donneurs de mauvaises nouvelles

 A la manière d'un grand poète belge


Les donneurs de mauvaises nouvelles

 

A l’affût, l’oreille et l’œil aux aguets, ils rôdent.
Constamment au taquet, ils épluchent les journaux.
Avides de sang, de guerres, de désastres, ils  se jettent sur les reportages télévisés.
Ils écoutent. Ils guettent. Ils espionnent les coliques de la planète.
L’œil vif et la langue pendante, ils ressemblent à des chacals.
Ils sont habiles, rapides, curieux, cruels.
Ils recueillent les faits divers, épluchent les récits de catastrophes.
Et puis, enfin repus, ils s’empressent de semer les graines du désespoir.
Ils s’approchent insidieusement des gens heureux et déversent leurs abominations dans leurs oreilles inquiètes.
Ils n’ont de cesse de semer le trouble, de distiller le chagrin, d’effacer les sourires et le bonheur des visages de ceux qu’ils abhorrent.
Ils ne s’arrêtent jamais tant qu’une parcelle d’espoir ou de bonne humeur continue d’exister.
La mission qu’ils se sont donnée est d’assombrir le ciel bleu, d’éteindre le soleil, de tourmenter les âmes.
Ce sont les donneurs de mauvaises nouvelles, uniquement préoccupés par le malheur des autres.
Fuyez-les ! Fuyez-les vite ! Votre chagrin est leur raison de vivre !


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