Les lectures d'Asmoderolle
lundi 22 mars 2021
Les Somnambules - Chuck Wendig
dimanche 28 février 2021
La transformation des papillons - Federico Axat
Un roman bluffant
Le résumé :
Sam a un an lorsque sa mère disparaît dans un accident de voiture. "Disparaît", oui, car bien que Sam ait été présent dans l'habitacle et que l'accident l'accompagne souvent dans ses rêves, personne n'a retrouvé sa mère. Sam croit seulement se souvenir que quelqu'un ou quelque chose l'a emportée. Cette disparition fera d'ailleurs grande impression dans la petite ville de Carnival Falls qui en a connu d'autres. Certains racontent même que des extra-terrestres enlèvent des gens.
Sam est placé à un an dans une famille d'accueil, chez les Carroll qui n'accueillent pas moins d'une quinzaine d'enfants, les presque frères et sœurs d'adoption de Sam. Dans l'ensemble Sam sera heureux, même si des petites et grandes rivalités s'emploieront à perturber ses jeux.
Lorsque débute le récit, nous sommes en 1985 et Sam a un grand ami : Billy Pompeo, un jeune garçon de son âge (onze/douze ans) qui habite la petite ville. Ils vont tous deux faire la connaissance de Miranda Matheson, une fille de leur âge qui vient de s'installer dans une somptueuse demeure familiale avec ses parents revenus du Canada. Les deux amis tombent tous les deux amoureux de Miranda et le trio devient inséparable, partageant jeux, soucis et mystères.
Les trois enfants vont vivre des aventures palpitantes mais aussi découvrir que le monde des adultes est complexe, voire impitoyable.
Mon opinion :
Un roman bluffant, qui m'a scotchée du début à la fin. Surtout à la fin....L'auteur, Federico Axat, a beaucoup de talent, et je n'oublierai pas le traducteur qui a une large part dans la réussite de ce récit.
Contrairement à ce que le résumé pourrait laisser croire, ce n'est pas un livre jeunesse, c'est un roman qui fleure bon l'enfance, les amours enfantines, les vacances, le soleil, les jeux et l'amitié. Mais c'est aussi un roman qui évoque des sujets graves que je vous laisse découvrir.
Certains passages m'ont fait penser à La Guerre des boutons de Louis Pergaud avec les jeux, la construction de cabanes, les courses à travers la forêt, tandis que d'autres m'ont rappelé Sa Majesté des mouches de William Golding, à cause de la cruauté et de la violence de certains personnages.
Le roman se promène entre le passé et le présent de Sam, ce qui peut sembler déstabilisant mais nécessaire pour que l'auteur puisse nous amener là où il l'a décidé.
J'ai vraiment adoré ce roman que j'ai beaucoup de difficultés à présenter et à résumer et vous comprendrez pourquoi en le lisant.
jeudi 25 février 2021
Les donneurs de mauvaises nouvelles
A la manière d'un grand poète belge
Les
donneurs de mauvaises nouvelles
Constamment au taquet, ils épluchent les journaux.
Avides de sang, de guerres, de désastres, ils se jettent sur les reportages télévisés.
Ils écoutent. Ils guettent. Ils espionnent les coliques de la planète.
L’œil vif et la langue pendante, ils ressemblent à des chacals.
Ils sont habiles, rapides, curieux, cruels.
Ils recueillent les faits divers, épluchent les récits de catastrophes.
Et puis, enfin repus, ils s’empressent de semer les graines du désespoir.
Ils s’approchent insidieusement des gens heureux et déversent leurs abominations dans leurs oreilles inquiètes.
Ils n’ont de cesse de semer le trouble, de distiller le chagrin, d’effacer les sourires et le bonheur des visages de ceux qu’ils abhorrent.
Ils ne s’arrêtent jamais tant qu’une parcelle d’espoir ou de bonne humeur continue d’exister.
La mission qu’ils se sont donnée est d’assombrir le ciel bleu, d’éteindre le soleil, de tourmenter les âmes.
Ce sont les donneurs de mauvaises nouvelles, uniquement préoccupés par le malheur des autres.
Fuyez-les ! Fuyez-les vite ! Votre chagrin est leur raison de vivre !
lundi 22 février 2021
Si ça saigne - Stephen King
Un recueil de nouvelles
Le résumé :
Quatre nouvelles composent ce recueil : Le téléphone de monsieur Harrigan, La vie de Chuck, Si ça saigne, Rat.
Le téléphone de monsieur Harrigan est l'histoire de Craig, onze ans qui vit avec son père et qui est embauché par M Harrigan pour de menus travaux modestement rémunérés, il est notamment chargé de lui faire la lecture. M Harrigan est un homme très riche, venu prendre sa retraite dans ce petit village où il fait bon vivre. C'est aussi un très vieux monsieur qui n'a pas Internet et pas de téléphone portable, et pourtant il a largement les moyens de se les offrir. Il a l'habitude d'offrir à Craig, dont il apprécie la compagnie, un ticket à gratter de loterie, et ceci quatre fois par an,
Un jour Craig gagne un peu d'argent grâce à ces tickets et pour remercier son bienfaiteur, il a l'idée de lui offrir un téléphone portable....
La vie de Chuck est l'histoire d'un homme qui meurt d'un cancer sur son lit d’hôpital, entouré de sa famille.
Si ça saigne est une nouvelle dans laquelle on retrouve Holly Gibney, l'un des personnages du roman L'Outsider. Elle vit dans une petite ville et est associée avec Pete Huntley dans l’agence de détectives privés Finders Keepers. Elle souffre toujours de la disparition de Bill Hodges, autre personnage de L'Outsider, et effectue de petites missions.
Un jour, elle est devant la télévision quand éclate un attentat dans un collège de Pineborough, en Pennsylvanie, à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Pittsburgh. Beaucoup d'enfants meurent ou sont grièvement blessés.
Rat est une courte nouvelle qui met en scène Drew Larson, professeur et écrivain qui a connu quelques petits succès en écrivant des nouvelles mais qui semble incapable d'écrire un roman sous peine de grave dépression. Pourtant, un jour, une idée de roman lui vient et il décide, malgré les réticences de son épouse, d'aller s'enfermer dans un chalet au milieu des bois pour commencer l'écriture de ce roman de la dernière chance.
Mon opinion :
Depuis quelques années, je suis moins encline à lire les romans de Stephen King. C'est un excellent conteur, un écrivain hors pair et il a évolué, ce qui est normal, mais je ne retrouve plus dans ses romans la spécificité et l'originalité qui étaient au centre de ses premières œuvres. Je pense à Shining, à Simetierre, à Bazaar et à tant d'autres. Mon sentiment est que Stephen King s'éloigne un peu du fantastique pur de celui de Ça, par exemple, pour se tourner vers un surnaturel plus confidentiel, plus discret. Or, j'avais adoré Ça qui restera pour moi le chef d'oeuvre de l'auteur.
Ce recueil de nouvelles ne fait pas exception à la règle. Le talent de l'écrivain est toujours aussi percutant, les histoires sont toujours prégnantes et merveilleusement bien contées, mais je n'ai toujours pas retrouvé ce souffle fantastique que j'avais tant aimé, ni cette atmosphère angoissante des premiers romans et des premières nouvelles du King.
La première nouvelle, et l'auteur en convient, m'a beaucoup fait penser à une autre histoire dont j'ai oublié le titre. Je dirais donc que le dénouement est un peu convenu et manque d'originalité.
Ceci dit, la nouvelle qui se rapproche le plus de ce que Stephen King écrivait autrefois est Rat. Dans ce récit, on retrouve l'atmosphère angoissante qui m'avait ravie dans La petite fille qui aimait Tom Gordon.
Par contre, et sans déflorer le sujet, Si ça saigne ne m'a pas emballée, pas plus que le roman L'Outsider.
Mais nul doute que les fans du King seront ravis à la lecture de ce recueil, et c'est très bien.
samedi 2 mai 2020
Délicieuses pourritures - Joyce Carol Oates
C'est d'abord le titre qui m'a attirée et incitée à choisir ce roman. J'ai tout de suite adoré cet oxymore "délicieuses pourritures" et j'ai tout de suite voulu savoir de quoi il était question.
Les maîtres-mots de ce roman sont la fascination, l'amour, le pouvoir, le contrôle, le narcissisme, la pourriture.
Je ne vais pas déflorer davantage le sujet de ce roman ni trop vous en raconter, mais au contraire vous en dire le moins possible pour vous inciter à vous le procurer et à le dévorer. Mais attention, il vous laissera un goût amer dans la bouche....
mardi 28 avril 2020
Premier amour - Joyce Carol Oates
Si le premier m'a littéralement envoûtée Ici, le second m'a laissée dubitative là mais globalement, je suis tombée sous le charme de cet écrivain. Eh oui, je me refuse à écrire "écrivaine" car je déteste ce mot et cette manie de vouloir à tout prix faire preuve d'un féminisme à outrance jusque dans la féminisation des mots et des métiers.
J'ai donc décidé de garder un oeil sur les romans de cette grande dame, tout en sachant que ses oeuvres peuvent à la fois vous ravir mais aussi vous entraîner dans des chemins assez tortueux.
Premier amour fait partie des romans qui peuvent ..... surprendre par le caractère très délicat du sujet abordé, sujet que je ne vous révélerai pas tant il est important de le découvrir seul.
Ce que je peux ajouter, sans vous mettre vraiment sur la piste, est que j'ai mis quelques pages avant de comprendre de quoi il était réellement question tant cet auteur a du talent. Elle est capable d'aborder de la manière la plus poétique et la plus ambiguë aussi un sujet brûlant, je dirai même choquant ou scabreux.
Je vous laisse découvrir ce tout petit roman qui se lit en une ou deux heures et qui vaut vraiment le détour.
Enjoy !