Le résume des deux premiers chapitres :
Chapitre I :
Le narrateur qui utilise la première personne « je
sentais… » est le Vieux, Amédée de son prénom. Il est un
« rouleur », c’est-à-dire un ouvrier agricole qui parcourt les
chemins pour trouver du travail. Il se définit lui-même comme un
« bohémien », comprenez quelqu’un qui « pour un oui, pour un
non, […] lâche tout » pour aller chercher du travail ailleurs.
Ce soir-là, dans un bar de Manosque, il s’assied à côté
d’Albin, un gars de la campagne, un gars de Baumugnes, un village de la
montagne, mais un gars qui a quelque chose à dire, quelque chose qui le
rend triste.
Albin va bientôt lui raconter comment il a rencontré un type
de Marseille, un jeune, mauvais et peu recommandable, qui porte un tatouage sur
la paume de la main où il est écrit « Merde », qui s’appelle Louis,
qui est un mauvais compagnon mais qui chante, fait des blagues, qui parle bien
et qui est coquet. Albin a honte de lui mais se laisse entraîner par sa façon
d’être. Un soir alors qu’ils sont attablés à une terrasse, ils voient arriver
une belle jeune fille. Elle mène un attelage de main de maître : c’est
Angèle. Albin tombe amoureux tandis que Louis parle mal de la jeune fille en
annonçant clairement son intention de l’avoir et de l’utiliser.
Chapitre II :
Retour d’Amédée et d’Albin à Marigrate où ils travaillent
tous deux. Albin continue à se confier au vieil Amédée et lui explique
l’histoire de son village : Baumugnes. On découvre, une légende, un mythe :
Les habitants, les hommes, auraient eu, il y a longtemps, la langue coupée car
ils ne croyaient pas à la religion. Pour communiquer, ils se sont mis à
utiliser des harmonicas. C’est ce qui explique que ceux de Baumugnes, depuis
cette époque, jouent de l’harmonica. Amédée est très étonné par cette légende
et en vient à se demander qui est Albin (un Dieu ?).
Albin raconte ensuite comment Louis et lui ont à nouveau
rencontré Angèle qui travaillait seule aux champs, comment ils l’ont vue
presque nue, comment Louis l’a appelée et comment Albin a découvert que Louis
et elle avaient fait connaissance d’une manière très intime. Louis a forcé
Angèle à avoir des relations avec lui, relations qui continuent tous les soirs.
Albin découvre aussi que Louis va s’enfuir avec Angèle et qu’il a l’intention
de la prostituer.
Malade de chagrin, Albin travaille au soleil sans chapeau et
attrape une grave insolation. Il rêve qu’il assiste, impuissant, au départ
d’Angèle.
Mon opinion :
Impossible de ne pas adorer Giono tant il a ce don si particulier pour décrire les hommes, mais surtout la Nature, et nous faire pénétrer au cœur de ces paysages qu'il a tant appréciés.
Alors, cette histoire?
Eh bien c'est d'abord et essentiellement une histoire d'amitié entre deux hommes, Amédée et Albin. C'est une amitié qui va porter le roman et déboucher sur son dénouement, c'est une amitié d'hommes qui se respectent et qui sont capables de transcender leur condition humaine.
C'est aussi une histoire d'amour. Entre un homme et une femme, d'abord. C'est une histoire d'amour qui est poétique tant les deux personnages sont purs et attachants et tant la décision que va prendre Albin est digne d'un conte.
C'est aussi une histoire d'amour entre les hommes et la Nature. On sait que Giono est poète car il idéalise toujours la Nature, employant des images issues du cœur des campagnards qu'ils soient paysans (Que ma joie demeure) ou simples rouleurs comme ici Albin et Amédée.
C'est aussi une histoire qui frôle le merveilleux car à travers le personnage d'Albin, on peut reconnaître le dieu Pan, tandis qu'Amédée n'est pas sans faire songer à Hermès, en personne.
En fait, si j'aime les romans de Giono, c'est parce qu'ils sont beaux, purs et profondément humains. Ils sont aussi poétiques et intemporels. C'est pour cette raison que je déplore le fait qu'ils soient de plus en plus les grands oubliés des manuels scolaires.
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