dimanche 25 février 2018

Des journées entières dans les arbres - Marguerite Duras

Plutôt un recueil de nouvelles



Le résumé: 
Des journées entières dans les arbres, c'est l'histoire d'une journée et d'une nuit dans un appartement parisien. Rien à voir avec les arbres ? Patience.
Une mère, très âgée, rend visite à son fils. Elle a enduré six heures d'avion pour le rejoindre, lui qu'elle n'a plus vu depuis cinq ans. Cette mère est devenue riche, presque sans s'en apercevoir et le but réel de sa visite est d'inciter son fils Jacques à venir la rejoindre et à reprendre l'usine à laquelle elle est viscéralement attachée. Mais Jacques est un paresseux, un joueur qui préfère vivre d'expédients et qui refuse de travailler. Il vit d'ailleurs avec Marcelle, une jeune femme qui vit de ses charmes et qu'il chasse de chez lui tous les deux jours.
La mère a d'autres enfants auxquels elle ne s'intéresse pas. Seul Jacques qui préférait dénicher des oiseaux lorsqu'il était petit plutôt qu'aller à l'école, a trouvé grâce à ses yeux. 


Mon opinion : 
Des journées entières dans les arbres est la première nouvelle de ce recueil éponyme, encore que parler de nouvelle me gène un peu puisqu'elle contient une centaine de pages et surtout parce qu'elle approfondit bien l'aspect psychologique des personnages. Les autres nouvelles, je n'en parlerai pas ici.
Ceux qui ne connaissent pas Duras, ceux qui n'ont pas dévoré ses romans, ceux qui ont toujours détesté le Nouveau Roman, vont s'ennuyer profondément en lisant cette longue nouvelle. Et je les comprends. Il faut d'abord aimer lire Duras avant de se lancer dans la plupart de ses romans. J'aime lire Duras, j'aime ses personnages impalpables, ses intrigues qui n'en sont pas, cette atmosphère si particulière et si délètère qui me fait toujours songer à ces fins de journées d'été et à ce sentiment nostalgique qui s'empare de nous et qui nous apporte la certitude que le monde n'a peut-être aucun sens. Mais je m'égare. 
Des journées entières dans les arbres, c'est l'histoire d'une mère et d'un fils. C'est l'histoire d'un immense amour maternel, inconditionnel et désespéré. C'est l'histoire d'un fils incapable de rendre heureux ceux qui s'attachent à lui. C'est l'histoire de trois être humains à la dérive qui ne seront jamais heureux. Et qui se résignent. 

Marguerite Duras a  publié ce recueil en 1954 et a ensuite adapté cette longue nouvelle au théâtre en 1965. Vous pouvez d'ailleurs retrouver cette adaptation sur le site de l'INA: http://www.ina.fr/video/CPB77053910/des-journees-entieres-dans-les-arbres-video.html

Les fils du vent - Robert Charles Wilson

Un roman de l'auteur de Darwinia




Le résumé :

Karen, Laura et Tim sont des enfants étranges : il leur arrive de se lever la nuit et de franchir une mystérieuse porte qui les conduit dans un autre monde qui ressemble un peu au leur sans être tout à fait le même. Mais ce monde est dangereux et, un jour, ils y rencontrent un homme en gris qui offre à chacun d'eux un cadeau insignifiant, juste avant de les laisser réintégrer leur monde.
Karen a grandi et semble avoir tout oublié de ses escapades enfantines. Elle a un mari qui l'a quittée et un fils, Michael, qui semble spécial. Comme elle, Laura et Tim l'étaient lorsqu'ils étaient petits. Michael est d'ailleurs suivi à la trace par l'Homme en gris, ce qui pousse Karen à surveiller son fils et à le protéger un peu trop. 
Cette fois, pourtant, Karen a très peur : elle a aperçu Michael en compagnie de l'Homme en gris, et ils se trouvaient tous deux à proximité d'une porte qui s'ouvrait sur un autre monde. Elle décide de partir avec son fils.... loin, très loin.

Mon opinion :
J'aime beaucoup Robert Charles Wilson, et j'avais particulièrement apprécié Darwinia, même si ce roman SF n'a pas fait, semble-t-il, l'unanimité auprès des lecteurs. Je l'avais surtout aimé pour ce monde étrange, inconnu et exotique que l'auteur nous décrivait avec complaisance.
Les fils du vent est un roman qui reprend un thème cher à beaucoup d'auteurs de Science-fiction : les univers parallèles. Si vous connaissez la série Sliders, vous devez voir de quoi il s'agit : l'histoire de ce petit génie qui invente dans le sous-sol de la maison de sa mère une machine générant un vortex, capable de le propulser dans des univers parallèles. C'est une série que j'avais adorée, même si tous les mondes visités ne se valaient pas. D'ailleurs les mondes que je préférais étaient ceux qui étaient radicalement différents de notre bonne vieille Terre. Et si possible, des mondes peuplées de créatures infernales.
C'est dans cet état d'esprit que j'ai choisi de lire Les fils du vent, attirée par la perspective de voyager dans des univers peuplés de créatures cauchemardesques, d'entités abracadabrantes et de paysages improbables. J'ai été déçue.
Les fils du vent, c'est un petit roman sympathique avec des personnages auxquels on finit par s'attacher, une intrigue qui tient bien la route, un style agréable, un rythme entraînant, mais ce n'est pas un roman qui fait rêver. Les mondes visités sont très peu exploités et l'auteur a volontairement fait l'impasse sur les potentialités spectaculaires et dantesques liées au thème des univers parallèles. Il a plutôt mis l'accent sur les relations familiales, les difficultés d'être parent, les impossibilités à rester fidèle aux rêves de jeunesse.
Rien à voir avec la série Sliders.
Dommage pour moi.