dimanche 22 octobre 2017

Le Marchand de sable va passer - Andrew Pyper

Un pur thriller







Le résumé :


Sam est un merveilleux petit garçon de huit ans, grand lecteur, curieux, très intelligent et capable de trouver sa route grâce aux étoiles. Mais Sam va disparaître, kidnappé par le Marchand de sable. 
Un retour en arrière s'impose. De quatre années. 
Le père de Sam s'appelle Patrick Rush, il a environ trente cinq ans, est journaliste au National Star, le grand journal de Toronto où il vit avec son fils. Il a débuté comme critique littéraire, puis s'est trouvé plus ou moins rétrogradé et s'occupe actuellement de la rubrique télé. Il déteste son travail car il a toujours voulu devenir écrivain. C'est pour cette raison que lorsqu'il découvre une petite annonce signée Conrad White qui propose un stage en atelier d'écriture, il n'hésite pas et s'inscrit. 
Et son destin s'en trouve inexorablement modifié.

Mon opinion :

Je ne suis pas fan des thrillers. J'ai été plus que traumatisée par le film Seven de David Fincher avec Brad Pitt dans le rôle du policier. Eh bien Le Marchand de sable va passer est du même acabit. Violent. Angoissant. Mais aussi très addictif. On veut savoir et on ne lâche pas le roman tant qu'on n'a pas eu le fin mot de l'histoire.
Patrick Rush est un personnage qui ressemble beaucoup au héros du Démonologue, du même auteur. C'est avant tout un père qui adore son fils, prêt à donner sa vie pour lui, et il va se lancer dans un périple tortueux pour le retrouver. Exactement comme le héros du Démonologue
Le petit Sam est un enfant attachant qui adore son père. Il est le personnages le plus touchant de l'histoire.
Les autres personnages sont les participants du cercle de lecture, et ils sont tous extrêmement perturbés. On a d'abord l'instigateur ou si vous préférez l'organisateur de cet atelier : Conrad White. il est poète et écrivain mais n'a pas vraiment connu le succès. Vient ensuite Petra Dunn, richissime divorcée, une séduisante oisive qui s'ennuie et désire écrire pour imaginer qui elle est réellement. Nous découvrons ensuite Ivan, un insignifiant petit bonhomme, conducteur de métro, presque mutique et qui vous mettra rapidement très mal à l'aise. Ivan veut écrire pour entrer dans la vie des gens. des vrais gens, des gens auxquels s’accrocher. Les transformer en quelqu’un. Puis il y a Len, un adolescent attardé d'une trentaine d'années, passionné de récits de morts-vivants, de loups-garous et de sorcières, complétement branché épouvante et, somme toute, assez sympathique. Nous découvrons ensuite Angela, qui ressemble à une petite fille et qui tient son journal dans lequel elle raconte des choses assez malsaines; mais elle affirme que ce n'est pas vraiment un journal. Il y a ensuite Évelyne, étudiante à l'université de Toronto, plutôt sympathique. Terminons avec celui que tous redoutent, celui qui est le plus étrange : William, un géant barbu, un psychopathe qui dégage une odeur animale et qui ne se lie avec personne; il écrira des récits emplis d'atrocités d'enfant et d'adulte perturbé. 
Vous l'avez compris, l'histoire va impliquer tout ce petit monde et c'est ce qui vous tiendra en haleine. Parce qu'il y aura des meurtres assez....abominables et mystérieux.
Parce qu'interviendra le sulfureux Marchand de sable, épouvantable tueur en série qui n'aura rien à envier aux pire psychopathes que le cinéma nous a imposés.
Parce que le dénouement de cette histoire sera assez inattendu.
Mais aussi parce que Andrew Pyper sait écrire et qu'il est un auteur sensible et attachant. Ses personnages ne sont ni très séduisants ni très admirables. Ce sont des gens normaux....à priori. Et ses récits (je suis à mon deuxième roman de Pyper) sont bien construits et même suffisamment désordonnés, parfois, pour coller à la vraie réalité, pour nous souffler, insidieusement dans l'oreille que tout ça pourrait bien être réel.

Et le petit Sam ? Va-t-on le retrouver ? 
Si vous voulez l'apprendre, vous savez ce qu'il vous reste à faire....







mercredi 11 octobre 2017

Le démonologue - Andrew Pyper

Un roman passionnant et original


Le résumé :
David Ullman est enseignant au département de littérature de Columbia, à Manhattan, spécialiste des textes mythologiques et religieux judéo-chrétiens, et pourtant il ne croit pas vraiment en Dieu. Il s'est spécialisé dans l'étude du poème de John Milton, Le Paradis perdu dont le sujet central est le Diable, Satan, l'ange rebelle, plus exactement. C'est donc en sa qualité de spécialiste de Milton, et aussi parce qu'il est considéré comme un éminent démonologue, qu'Ullman  est contacté par une mystérieuse femme qui vient lui donner une invitation et le convier à se rendre à Venise, tous frais payés, pour être le témoin d'un phénomène. Il pourra emmener qui il veut avec lui. 
David Ullman, dont le couple bat de l'aile, et qui a très envie de faire plaisir à sa fille adorée, Tess, décide de s'offrir de petites vacances à Venise avec sa fille. Mauvaise idée. 

Mon opinion :
J'étais un peu en panne de lecture et les romans que je commençais m'ennuyaient prodigieusement. Et puis, j'ai ouvert Le démonologue de Pyper, sans vraiment y croire car je ne connaissais pas l'auteur et j'avais en outre un peu peur de me retrouver dans une de ces histoires tape-à-l’œil et très à la mode de démons, de satanisme and Cie.
Eh bien j'ai été très agréablement surprise et très rapidement, je n'ai plus lâché le roman tant que je ne suis pas arrivée à la fin.
C'est un roman qu'il est assez difficile de présenter sans trop en dire. Disons d'abord que c'est un roman fantastique mais qui ravira aussi les amateurs de polars, du moins je le crois. 
Le héros, David Ullman, va traverser l'Amérique, ou presque, avec une incursion au Canada, car On lui a ravi sa fille. Je ne dirai pas ici qui est ce "On", je vous laisse la surprise. Ce ravissement, pour parler comme Duras, a eu lieu à Venise, dans des circonstances particulièrement dramatiques et étranges. C'est à partir de là que commence la course éperdue de David Ullman et son errance.
Très rapidement le lecteur va douter: a-t-il affaire à une ténébreuse affaire satanique et glauque ou Ullman est-il un pervers complètement "perturbé", comprenez fou. C'est une question que je me suis posée jusqu'à la fin du roman. 
Et le dénouement ne m'a pas déçue, au contraire. 
En fait, ce qui aurait pu être une histoire conventionnelle de disparition d'enfant, se révèle très rapidement être un extraordinaire récit où l'amour paternel et filial, le satanisme, la folie et  aussi l'amitié ont partie liée.
Ajoutez à cela une écriture très énergique qui ne laisse aucun temps mort, et vous passez un excellent moment.
Lisez-le ! Vous ne serez pas déçus.