samedi 12 août 2017

Abyme - Mathieu Gaborit

Un roman baroque


Le résumé :

Maspalio est un farfadet, un Prince-voleur, qui a pris sa retraite. Comprenons qu'il s'est retiré des affaires de sa guilde dans une sorte de pension de famille qu'il dirige plus ou moins et dans laquelle il héberge quelques vieux compagnons, anciens voleurs comme lui. Maspalio vit dans la mystérieuse et envoûtante cité d'Abyme à laquelle ses habitants vouent un culte et un amour inconditionnels. Mais un jour, Vladitch, un Advocatus Diaboli avec qui Maspalio est plus ou moins en affaires, confie à l'ancien Prince-voleur une mission redoutable qu'il ne pourra refuser. A partir de là, Maspalio va devoir redoubler de prudence, agir avec intelligence et célérité et, surtout, revoir ce qu'il considérait comme acquis. Il devra être extrêmement prudent et user de tout son savoir, utiliser tous ses amis sûrs pour se sortir indemne de cette redoutable aventure.

Mon opinion :

C'est un petit roman envoûtant dont j'ai vraiment apprécié la lecture.
Je dois d'abord dire que c'est le tome 2 d'un cycle intitulé Les Crépusculaires. Je n'ai pas lu le tome 1 car j'ignorais que c'était un cycle. Je l'ignorais et c'est mieux car sinon je serais peut-être passée à côté d'Abyme parce que je ne raffole pas des séries ou cycles, et c'eût été dommage de faire l'impasse sur ce petit roman. 
Ce que j'ai préféré, ce n'est pas l'aventure de Maspalio, ni Maspalio lui-même, c'est la véritable héroïne du roman : la ville. Abyme m'a plu car elle ressemble à Venise par bien des côtés. On retrouve ses canaux, ses ruelles étroites, ses traboules (j'adore ce mot), ses échoppes moyenâgeuses et ses mystères. On voyage dans Abyme le plus souvent à pied ou en gondole, comme à Venise. On s'y perd de la même façon. Abyme est aussi exigeante et aussi mystérieuse que Venise. Ce sont deux villes qui se méritent et qui ne donnent pas leur confiance au premier regard. Ce sont aussi deux villes qui peuvent pareillement vous rendre heureux ou vous faire souffrir.
Les aventures de Maspalio....ressemblent à celles de beaucoup de romans écrits par les auteurs actuels d'héroïc fantasy : il y a une quête, la fameuse mission confiée à Maspalio, une quête dangereuse, riche en péripéties. Il y a des créatures merveilleuses : des ogres, des centaures, des minotaures, des démons, surtout. On trouve aussi des lutins, sorcières, fées noires etc. Le croisement entre le merveilleux et le fantastique est assuré par les démons et le monde des Abysses : classique, dirais-je. Rien d'extraordinaire. 
Par contre, j'ai trouvé que l'auteur installait parfois un univers à la Serge Brussolo. Vous savez, ces univers déjantés, excessifs et absurdes ? Je n'en donnerai qu'un exemple : les Gros. Imaginez un palais où des Gros, comprenez des personnes obèses, à la manière américaine, c'est à dire pesant quelques centaines de kilos, qui ne peuvent quitter leur lit, qui jouent les voyeurs pour la Cité, imaginez ces Gros tout puissants mettre fin à leurs jours en s'envolant du haut de leur palais recouvert de fientes d'oiseaux (encore une particularité vénitienne) sans que personne n'y trouve à redire et imaginez leurs dépouilles vénérées par la population qui leur prête des pouvoirs merveilleux . Si ce n'est pas un univers à la Brussolo, ça...
Bon, les personnages sont aussi relativement sympathiques et surtout impertinents. L'écriture est agréable. 
J'ai vraiment passé un bon moment dans ce petit monde et je vous conseille une escapade dans Abyme : vous ne le regretterez pas. 

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire