mercredi 21 juin 2017

Un air de sorcellerie - Elizabeth-Ann Scarborough

Un roman plein de fraîcheur


Le résumé : 

Lorsque l'histoire commence, Maggie, une jeune sorcière domestique essaie de dissuader sa grand-mère, redoutable sorcière belliqueuse et rancunière, de donner un pauvre moineau en pâture à son chat Ching. Et Ching, le familier facétieux de la vieille sorcière est tout à fait d'accord pour dévorer le moineau, même s'il sait pertinemment bien que ce moineau est en fait un jeune troubadour métamorphosé par la sorcière.
La raison de cette colère vengeresse ? C'est que le troubadour, Colin Songsmith, qui est un jeune débutant tout droit sorti de l'école, a commis un impair de taille : il a chanté une chanson qu'il connaissait mal et qui relatait l'infortune de la famille de Sir William, le fils de la vieille sorcière. 
Que disait cette chanson ? Eh bien que la demi-sœur de Maggie, Amberwine, mariée au seigneur Rowan, avait quitté son époux pour suivre un beau gitan. On n'en savait pas plus, mais l'honneur de la famille était en jeu.
C'est ainsi que Sir William charge sa seconde fille, Maggie, de retrouver sa demi-sœur Amberwine et c'est ainsi que le pauvre troubadour est sommé d'accompagner la jeune sorcière dans son long voyage. Ching sera de la partie car il est un chat parlant, capable de communiquer avec tous les animaux et de rapporter ses conversations à Maggie.
Le voyage sera périlleux. 

Extrait: l'incipit du roman

Maggie eut grand besoin de ses pouvoirs magiques, quand la servante essoufflée la bouscula, pour empêcher les œufs de tomber du panier et de se fracasser sur le sol. Hélas, le sort garde-fou avait à peine eu le temps de remettre les œufs à leur place que la jeune femme commença à tirer sur la manche de Maggie menaçant de nouveau de les projeter à terre.
— Viens vite ! Ta grand-mère a recommencé !
— Fais attention ! s’exclama Maggie, occupée à sauver ses œufs du désastre et à libérer sa manche des doigts de la jeunette. Que se passe-t-il ?
— Un malheureux troubadour chantait une chanson ; sans prévenir, elle s’est mise à rugir, à hurler, à le transformer en moineau, à le chasser, à appeler son chat pour qu’il le mange… Ooooh ! tu entends ces miaulements ? Dépêche-toi !
La servante n’eut plus l’occasion de secouer la manche ; elle glissa sur la piste d’œufs brouillés laissée par Maggie tandis qu’elle traversait la basse-cour puis franchissait la porte de service de l’auberge.


Mon opinion :

J'ai beaucoup aimé ce roman de sorcellerie douce où la magie est omniprésente, où les créatures merveilleuses sont à la fois basiques et attendues dans un roman de ce genre, mais aussi distrayantes.
C'est ainsi que l'on rencontrera une licorne, des dragons, un farfadet, un lapin parlant et d'autres créatures magiques ou surnaturelles.
Les personnages sont eux aussi attachants, même s'ils sont finalement assez simples, bien installés  dans leur rôle de gentils ou de méchants. Maggie a des pouvoirs que Harry Potter aurait sans doute dédaignés, mais elle a aussi un sale caractère doublé d'une gentillesse et d'une foi en l'humanité qui en font une vraie héroïne. Colin est un peu le bêta ou le Candide de la bande, mais lui aussi est très vite sympathique et indispensable. 
Mon personnage préféré est Ching qui s'appelle en réalité Chingachgook et qui est sans doute le personnage le plus malicieux et le plus intelligent de la bande, voire du roman. Il n'est pas sans rappeler le chat du Cheshire, d'Alice. 
Alors, je vous préviens tout de suite, c'est un roman assez simple, sa structure est basique puisqu'elle repose sur un voyage, une quête, et les personnages ne sont pas complexes. Je pense que c'est un roman tout public. Mais je l'ai beaucoup aimé pour sa fraîcheur, sa simplicité; sa drôlerie et je le conseille si vous avez besoin d'une lecture récréative. 

dimanche 4 juin 2017

Marina - Carlos Ruiz ZAFÓN


Un roman de l'auteur de L'Ombre du vent





Le résumé : 


Oscar Drai, un adolescent d'une quinzaine d'années, est interne dans un pensionnat de Barcelone. Il s'y ennuie et passe ses journées à rêver ou, quand il peut s'échapper, à explorer les vieilles rues de Barcelone, à la recherche d'aventures. C'est ainsi qu'il pénètre presque innocemment dans le jardin d'une vaste propriété un peu à l'abandon. Un pas en entraînant un autre, il s'introduit dans la vaste demeure, attiré par un chant, et dérobe, sans le vouloir, une magnifique montre ancienne. 
Cette montre, Oscar se fera un devoir de la rapporter à son propriétaire, et c'est ainsi qu'il fera la connaissance de Marina et de son père.
Marina est une jeune fille à la fois belle et intelligente, drôle et mystérieuse, et, cerise sur le gâteau, elle a l'âge d'Oscar.
La suite est assez prévisible: les deux adolescents deviendront amis et Oscar sera très vite fasciné par la jeune fille. 
Elle sera son guide et c'est ainsi que Marina et Oscar exploreront le vieux cimetière de Sarria, qu'ils suivront une étrange dame en noir venue se recueillir sur une tombe ornée d' un inquiétant papillon noir, et qu'en se faufilant à la suite de la dame voilée, ils pénétreront dans une étrange construction couverte de lierre : un jardin d'hiver. 
Qui est dans la tombe dans le cimetière ? Que vient faire cette dame en noir dans ce jardin d'hiver à l'abandon ? Que sont réellement ces silhouettes anguleuses qui sont accrochées dans les airs, juste sous le plafond de la serre? Et d'où provient cette puanteur de marais et de puits empoisonné? 
Autant de questions auxquelles le roman va répondre. 
Le dénouement sera terrible. 


Mon opinion : 

C'est un roman que je garderai en mémoire, c'est certain. Mais si j'ai attendu un peu avant d'en parler, c'est que je m'interroge encore : L'ai-je aimé ? M'a-t-il déplu ? Un peu des deux, je crois.
Tout d'abord, ce roman n'est pas une histoire d'amour, même si les deux adolescents vont sans doute éprouver des sentiments forts l'un pour l'autre. Ensuite on peut dire que c'est un roman fantastique, mais qui n'a rien à voir avec le fantastique traditionnel. Et justement, c'est ce fantastique assez particulier, propre à Zafon que j'ai moyennement apprécié. Il m'a laissé dans l'esprit un sentiment étrange, un peu nauséeux, qui, lorsque j'ai refermé le roman, m' a tout d'abord inspiré du dégoût, de la répulsion. 
C'est que l'histoire est à la fois très noire, très malsaine, mais aussi très rocambolesque. Ainsi le lecteur explorera Barcelone, du moins ses quartiers obscurs et peu connus, ses maisons à l'abandon, et il descendra dans les égouts et dans des souterrains, tantôt en suivant des personnages maléfiques et fous, tantôt en tentant de leur échapper. Il y aura du mystère, de l'horreur, de l'action, des morts aussi...et pire.
Reste que Marina est un personnage attachant qui manipule un peu Oscar mais qui est l'âme de ce roman. Et Barcelone distille une atmosphère particulière, enchanteresse même, et le dépaysement est garanti. 
Evidemment, le mystère aussi est garanti.

Alors, je ne peux que vous conseiller cette lecture qui ne vous laissera pas indifférent. 
Mais attention: vous aurez du mal à l'effacer de votre mémoire. J'en suis encore hantée.